2. La cabine, premier rempart contre les 2. La cabine, premier rempart contre les contaminations

Au cours d'un traitement phytosanitaire, l'habitacle du tracteur ou de l'automoteur de pulvérisation devient une véritable cabine de protection et le rempart le plus efficace contre les contaminations potentielles. Car même si statistiquement, les accidents avec les produits phytos à forte concentration surviennent lors de la préparation de la bouillie, le traitement constitue une phase à risque en raison de la durée d'exposition. La MSA recommande de ne traiter que dans des cabines de catégorie 4 (voir tableau) mais, dans les faits, ces dernières sont encore rares et coûteuses.

ETANCHEITÉ ET PRESSURISATION

La première préconisation des conseillers de la MSA est de travailler dans une cabine étanche et pressurisée. La pratique encore très courante d'utiliser un vieux tracteur pour tirer le pulvérisateur est à proscrire car leur cabine A des joints et portes défaillants. Et même sur un engin récent, il faudra penser à protéger le passage de câbles à l'arrière pour éviter l'entrée du produit par cette ouverture de quelques centimètres. La surpression en cabine doit être d'au moins 0,2 millibar (20 Pa), c'est-à-dire suffisamment efficace pour créer un cocon autour du chauffeur sans devenir oppressante et perturber ses tympans.

TROIS NIVEAUX DE FILTRES

L'efficacité des filtres est souvent remise en cause sans qu'aucune étude fiable ne soit venue étayer ce propos. Néanmoins, l'inspection du travail insiste sur deux points : pour être efficace, un filtre doit être entretenu et remplacé régulièrement (certains toutes les 40 heures) et un filtre à charbon mal entretenu et chargé en éléments polluants a tendance à « relarguer » les particules dans la cabine. Les conséquences sont alors plus graves que lors d'un travail sans filtre.

Pour être totalement protégé, le chauffeur peut combiner trois types de filtres : le préfiltre à grosses particules, placé en amont du filtre d'épuration pour protéger des poussières et aérosols, le filtre anti-aérosol, qui doit être conforme à la norme NF U 03-024-1, et enfin le filtre antigaz à charbon actif de classe A, qui traitera l'éventuelle évaporation du produit retenue par le filtre précédent. Selon les marques et les fournisseurs, ce kit de protection coûte entre 70 et 500 euros.

Le préfiltre s'entretient de la même façon qu'un filtre de cabine classique. En revanche, les filtres spécifiques à la pulvérisation (aérosols et charbon actif) doivent faire l'objet d'une attention particulière. La plupart des MSA régionales conseillent de les retirer après les traitements, même si le tracteur n'est pas affecté à d'autres travaux. Cette manipulation évite la saturation du charbon en vapeur d'eau. Les deux éléments doivent être conservés dans des emballages hermétiques et manipulés en prenant toutes les précautions d'usage. Cette technique reste la plus efficace pour préserver l'intégrité des filtres mais les démontages successifs peuvent endommager les joints du compartiment accueillant les filtres. Ces derniers devront eux aussi être vérifiés régulièrement. Les MSA tiennent à la disposition de leurs assurés des protocoles détaillés sur l'installation et le remplacement des filtres de cabine.

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